Et ils furent deux
2019-11-28 - Écrit par Guillaume Charest
Cette fin de semaine nous a fait vivre tout un choc. En effet, pendant un bref séjour dans notre famille de la région de Québec, nous avons observé un comportement inquiétant de notre deuxième fils: il buvait beaucoup plus d’eau qu’à l’habitude et allait très souvent aux toilettes…
De retour à la maison, après le souper du dimanche soir, ma conjointe et moi n’avons eu qu’à échanger un regard pour confirmer nos doutes respectifs.
Nous avons pris l’appareil de glycémie de notre plus vieux qui est diabétique depuis un an presque jour pour jour et avons fait un test de sang pour notre petit coco. L’appareil nous a confirmé nos craintes et a indiqué un taux de sucre dans le sang “Élevé”, confirmant ainsi que le taux était trop haut pour être mesuré adéquatement par l’outil.
Nous avons préparé tout notre petit monde, appelé la famille proche pour venir s’occuper de notre grand de 9 ans et de notre plus jeune de 2 ans pendant que nous nous dirigions vers l’hôpital avec notre fils de 4 ans.
L’hôpital
Arrivés sur place, le triage a été très rapide. Notre fils ne semblait pas trop inquiet, plutôt content de faire comme son grand frère l’année précédente. C’est par après que ça s’est gâté un peu…
En effet, la prise de sang et la mise en place du dispositif pour perfusion ont été très difficile pour notre jeune homme. Pas facile de comprendre “pourquoi” on doit absolument faire ces choses douloureuses.
Nous sommes ensuite passés d’une étape à l’autre jusqu’au diagnostic: Diabète de Type 1. Encore.
Et oui, il semblerait que le sort veuille que les frères et sœurs d’un enfant diabétique aient une chance assez élevée d’aussi développer cette maladie.
La première fois
La nuit fut mouvementée pour ma conjointe et mon fils. En effet, ils ont eu à changer de chambre et à être réveillés pour faire un suivi continue de sa condition. De mon côté, j’étais retourné à la maison pour m’occuper de nos deux autres cocos qui devaient continuer la routine, un peu comme si rien ne s’était passé.
Mais il y avait effectivement eu un changement dans la famille et, plus particulièrement, dans la vie de notre garçon. Après une longue nuit, avec un suivi constant de l’équipe soignante et des injections d’insuline par intraveineuse nous avons eu à préparer notre garçon à sa première injection avec son propre stylo d’insuline.
Et c’est là que les émotions nous ont vraiment frappés. Notre fils ne voulait pas que nous procédions à l’injection. Sa perspective était très simple:
Je ne veux pas que vous me piquiez. Si vous me piquez une fois, je vais devoir le faire pour le reste de ma vie.
Venant d’un jeune enfant de 4 ans, ces mots représentaient toute la profondeur de sa réflexion sur la situation. Il avait résumé en quelques mots le fait qu’il comprenait en effet l’étendue de ce qui se passait dans sa vie.
Ce fut bouleversant comme expérience. Nous avions vécu une situation tellement similaire il y a un an et nous devions de nouveau accompagner un de nos enfants dans cette série d’épreuves.
Malgré tout, il a réussi à passer au travers de cette première grande étape et nous aide déjà avec la préparation de son insuline!
Conférence et coïncidence
Quelques semaines avant le diagnostic de notre fils, ma conjointe et moi avions été invités à assister à une conférence donnée par une jeune diabétique et sa mère. Le sujet était passionnant et poignant: la dualité des perspectives d’une personne atteinte de diabète par rapport à un parent qui ne l’est pas.
Étant donné que nous étions déjà très à l’aise avec la gestion du diabète et que notre petit coco de 4 ans était déjà plus stable, nous avons décidé d’y assister. Quelle ne fut pas notre surprise de voir toute notre équipe médicale présente! À tour de rôle, elles sont venues nous voir, nous parler, nous écouter. J’ai déjà mentionné dans un billet précédent combien l’entourage fait toute la différence.
En tant que parent, je dois dire que nous sommes choyés dans nos défis de pouvoir avoir des personnes aussi extraordinaires pour nous accompagner.
Et j’espère que nos fils pourront à leur tour nouer de belles relations avec les membres de cette équipe, composée de personnes attentionnées et passionnées, qui nous donnent le goût de nous surpasser.
Je suis tellement fier de mes garçons, de leur attitude fonceuse face à cette situation frustrante et tellement difficile à intégrer dans leur vie. Et je suis vraiment content qu’ils soient toujours aussi intenses et remplis d’énergie! C’est de la gestion au quotidien pour nous, les parents, mais c’est un signe qu’ils sont toujours aussi plein de vie et de passion!